Une femme en cache une autre
Je le sais car j’en suis uneFay Cache Cache - Secret Flower
Ce n’est pas que je sois prude
Ni menteuse, ni rancune
Je constate juste une chose
C’est que vos yeux trop étroits
Sont incapable de voir
Qui je suis et au-delà

Pendant que vos yeux fermés
Et obstinés à la fois
À jouir de mes baisers
Et critiquer mes effrois
Se concentrent constamment
A avoir raison, ma foi
Vous fuyez mon firmament
Passez à côté de moi

Vous ne savez pas grand-chose et pourtant vous criez fort
Pour m’enseigner vos efforts, vos dépassements de soi
Vous jugez jusqu’à mes larmes, mes sentiments, mes actions
Et menacez de vos armes mon cœur et mes intentions

Vous ne savez rien de moi. Vous ne voulez pas savoir
Préférant vos illusions à mes dons et à mon art
Vous survivez d’intentions et vos actions vous suffisent
Loin de vos aspirations qui, au bois dorment et s’enlisent

 

Une femme en cache une autre. À ne pas la regarder
Celle qui porte vos regrets disparaît devant vos yeux
Vous ne la regardez pas et c’est la seule raison
Qui fait diverger ses pas du seuil de votre maison

Elle a tant d’amour en elle qu’elle ne peut le distiller
Auprès d’un cœur qui ne peut recevoir ni demander
Trop d’amour étouffe la vie quand il ne peut se donner
Vous la mettez en danger alors la voilà partie

Elle a appris à s’aimer, donc son choix sera sa vie
Et quand elle vous a quitté, elle vous a fait un cadeau
Car si, amoureusement, elle avait choisi vos mots
Elle se serait sacrifiée, cautionnant vos regards clos

Car le monde est ainsi fait et depuis la nuit des temps
Pendant que l’homme puissant domine de son pouvoir
La femme courageusement suit son homme dans le noir
De ses larmes et de son sang, paye la note du désespoir

 

Une femme en cache une autre et l’homme ne le voit pas
Il a tant besoin d’actions et de preuves et de combats
Qu’il est perdu dès l’instant où sa femme le perçoit
Vulnérable et impuissant, lâche, il fuit encore une fois
Pendant que votre génome s’entrainait à diriger
À construire et à produire, le nôtre s’y adaptait
Tout au long de notre histoire, pendant que l’homme apprenait
À s’enrichir et à boire, les femmes les consolaient

Il est normal aujourd’hui que nous ayons développés
Œuvre des siècles et du temps, des talents insoupçonnés
Que vous ne pouvez dompter car il vous a échappé
Dans vos sciences et dans vos lois, d’étudier ces règles-là !

Il est encore plus honteux, triste et perturbant je crois
Pour les hommes qui croient en nous, d’être aussi de ces hommes-là
Et si vous n’acceptez pas de perdre pour un instant
Le contrôle de vos vies, vous mourrez dans peu de temps

Car aujourd’hui, il est l’heure de laisser ces êtres-là
Que vous ne maitrisez pas, vous enseigner à leur tour
Vous avez joué beaucoup, inversé le cours du temps
Et vous vous riez de nous, d’immatures nous jugeant

Vous avez surement raison, vu sous cette perspective
Qu’un homme n’est digne au fond, que s’il est indépendant
Êtes-vous sûr de l’être vraiment ? Ou vous voilez-vous la face ?
En changeant de femme autant, ne risquez pas d’y faire face

 

Votre femme en cache une autre. Regardez-là simplement
Posez-lui donc les questions qui vous feront rencontrer
Celle que vous croyez connaître, que vous prétendez aimer
Et gagnez de la connaître. Vous seriez privilégié

Car si votre femme est là, et quoi qu’en pensent vos yeux
Elle vous aime et au-delà. Vous qui ne vous aimez pas
Elle a traversé l’enfer et elle a aimé pour vous
Elle pardonne de tout son être sans plus se mettre à genoux

Si vous preniez par la main celle qui mêle son destin
Contre les vents et marées à celui qu’elle veut aimer
Oui, c’est celui que vous êtes au-delà des illusions
Celui qu’elle voit jusqu’au fond, que vous ne connaissez pas

Car elle a appris à voir, à regarder en-dedans
Celui qui, de désespoir, Jouit excessivement
Et si le ciel a voulu qu’elle soit encore de ce monde
Qu’elle se couche auprès de vous, malgré vos peines et vos hontes

Ouvrez vos cœurs à son nom et vous la verrez vraiment
Sans quoi, ses ailes blessées iront se faire guérir
Dans les bras d’un être doux où elle pourra se blottir
Sans oublier pour autant l’homme qu’elle chéri en-dedans

Fay Lynn